Créer son avenir

Pierre Marcotte, auteur

Nous savons bien que nous avons la liberté de laisser faire les choses ou de prendre en main notre destiné. Un équilibre est à trouver entre simplement profiter de la vie et lui donner une direction, un sens. D’ailleurs, le besoin de réfléchir à son avenir et de bâtir des projets n’est pas aussi présent chez tout le monde, et nous n’avons pas à en juger. On peut accéder au bonheur en ayant une vie toute simple, comme Candide de Voltaire (voir note de bas de page). À chacun de voir ce qui lui convient.

Rappelons tout de même que, tel que mentionné précédemment, beaucoup d’humains font face à une nouvelle situation, soit celle d’avoir autant de temps et de pouvoir pour créer leur avenir. Et bien que nous nous plaignions souvent de ne pas avoir le temps, en réalité, pour la plupart d’entre nous, il serait plus juste de compléter en disant que nous n’avons pas le temps de tout faire ce que la vie nous offre. Et même lorsque nous sommes dans un épisode de vie très dense, tel que celui d’avoir quelques enfants en bas âge, il n’en demeure pas moins que nous avons de nombreuses alternatives qui s’offrent à nous… donc du pouvoir décisionnel. Ici il est question de l’exercice de notre liberté. Parmi les animaux, nous sommes très privilégiés de pouvoir utiliser notre cerveau pour créer notre avenir et avoir un impact sur notre destinée.

Bien entendu, la création demande de se mobiliser. Elle ne peut se faire sans effort. Je veux bien entendre Georges Moustaki me chanter « Nous prendrons le temps de vivre, d´être libres, mon amour. Sans projets et sans habitudes, nous pourrons rêver notre vie… ». Pour arriver dans ce merveilleux état, il faut quand même que l’épicerie et la lessive aient été faites, que le toit qui nous protège soit convenable, etc. Ceci dit, je ne veux pas être rabat-joie, rêver n’est pas incompatible avec les contingences de la vie. Cela demande simplement que ces contingences soient prises en compte et que tous les aspects de notre vie ne soient pas négligés. Je ne vous apprends rien n’est-ce pas ?

Par ailleurs, comment se fait-il que certains d’entre nous aient visité tous les continents alors que d’autres ont usé leur fringues à se bercer sur un balcon . « Ah, j’aurais bien aimé avoir fait ceci et cela. » entend-on en fin de vie de certains autres. De dire que nous n’avions pas les moyens est trop facile. Chacun de nous a une marge de manœuvre. Et chacun de nous a la liberté de l’exploiter ou non.

Face à la semaine qui s’en vient, nous sommes tous devant une page blanche ou partiellement blanche. En bordure, logent des événements potentiels, des projets latents. Ne serait-ce pas chouette d’avoir un outil où nous manœuvrions dans pareil contexte . Un lieu de création où nous pourrions glisser ces événements, qui attendent en marge de notre vie, vers le concret de notre quotidien . Un endroit où nous serions pleinement conscients du temps requis et du temps disponible. Et pour faire écho aux bouddhistes quant à la façon de contrer la paresse, nous serions à même de choisir ce qui a du sens pour laisser de côté le futile et l’inutile. Comme nous l’aborderons à la prochaine section, cela demande une bonne dose de discernement et de détermination.

Vraiment, j’ai la ferme conviction que nous avons le pouvoir de créer notre avenir et que nous gagnerions à bien nous outiller pour le faire.

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Note
Bien qu’il ait la paternité du personnage de Candide, on ne peut pas dire qu’il ait suivi les préceptes qu’il enseigne lui-même par cette œuvre. La vie de Voltaire fut tout, sauf un exemple de simplicité !